Dans un univers foisonnant, tant dans les images, les costumes que la musique et le propos, où les codes du music-hall et du cabaret sont un langage, et où la mise en abîme du théâtre est intrinsèque à la représentation, Camille Germser laisse la part belle à la scénographie en la pensant comme une entité propre participant au spectacle, avec ses évènements, au même degré que les interprètes ou la musique. Il s’agit donc de composer des espaces, en imaginant une unité avec une grande variété de tableaux et de trouver des solutions techniques pour un enchaînement de mouvements dans les quatre dimensions. 

Les grandes toiles peintes et l’histoire de l’art, la beauté de la peinture, se déploient et créent un cadre pour le théâtre du monde burlesque, absurde et poétique porté par les comédiennes-chanteuses.

Et dans chaque spectacle, des images spectaculaires émergent pour mieux être renversées, jusqu’à aller chercher le retournement total de l’espace, au sens propre (les Précieuses ridicules) ou figuré, en faisant passer le public dans l’envers du décor (Les Muses, Federigo).

Tout un vocabulaire émerge alors, le décor contraste avec l’exubérance des numéros de chant et des parures, en créant un écrin, en étant mat, noir, en citant les coulisses, les dos de châssis…